- Sven Lindgren
- Messages : 142
Inscription : 15/01/2011
Grade : Leader Rakennus
Call me a fool. // Frey
Dim 14 Avr - 15:40
Tel jour.
Telle heure.
Tu as intérêt à être là, dans tous les cas je te botterai tes fesses d’aventurier du dimanche.
Et le message était signé Frey.
Sven n’a pas une seule seconde songé à discuter plus que ça ; commencé à préparer un voyage jusqu’à Huginn. Fonction de la neige, fonction de la population de goules, bref, fonction de tout. Il a vaguement prévenu Pål qu’il devait s’absenter, encore. Une fois de plus. Quand le rouquin lui a demandé pourquoi, il a répondu la famille. C’était une raison amplement suffisante, en soi. Et dans la leur, la réputation est toujours ce qui vient en premier, visiblement.
La routine, pour le chef Rakennus, qui a tranquillement pris la route quelques jours plus tôt. Avec le retour du printemps, le dégel commence à se faire sentir, même s’il continue de floconner un peu dans le grand nord. Ça ne lui déplaisait déjà pas au début ; ça ne lui déplaît toujours pas, il aurait autrement songé à déménager.
Mais non.
C’est toujours aussi tranquillement qu’il atteint Huginn. Il y a longtemps qu’il n’a pas vu la ville, encore plus longtemps qu’il n’y a pas mis les pieds. Il sait que sa sœur y a de très bons contacts ; comme le seigneur local. Le mercenaire ne se fait donc aucun souci pour le logement, se disant que si jamais il en a marre de sa cadette, il pourra toujours faire demi-tour. A ses risques et périls, certes, mais jusqu’ici, il s’en est toujours bien sorti, il n’y a donc aucune raison que les choses changent aujourd’hui.
« C’est vivant, par-ici. »
Trêves de tergiversations, Sven s’engage dans les rues. Bien que succinct, le message de sa sœur lui a indiqué où aller, et il n’aurait pas été étonnée qu’elle possède une maison dans les beaux quartiers de la ville. Autour les gens parlent.
Les gens rient.
Les gens vivent.
Sans faire attention à lui, ce qui lui convient très bien. Il aime. Passer inaperçu, n’être qu’une ombre de plus au milieu de la foule, tenant sa monture par la bride pour la guider. Il a mis pied à terre devant les portes de la ville, c’est sur ses propres jambes qu’il rejoindra le point de rendez-vous. De toute façon, il a le temps. Pas de se perdre, mais de lever le nez pour observer les façades. La ville a changé, depuis la dernière fois. C’est que ça commence à remonter un peu ; ça lui arrache un bref sourire.
Les sabots ferrés de son cheval cliquètent doucement contre les pavés de la rue, et machinalement, Sven prend note. De la configuration de la ville, les souvenirs lui reviennent doucement. Il commence à comparer, repère les rues où il aura le plus de chances de pouvoir se frayer un chemin. S’il doit faire demi-tour. Ses réflexes sont toujours là.
Ça lui arrache un bref soupir.
Il arrive au point de rendez-vous avec sa sœur. Une auberge comme on en a fait des dizaines, sauf qu’elle est dans un quartier beaucoup plus calme que d’habitude. Sven se remet à sourire, mutin. Il décide de jouer le tout pour le tout, passe par l’arrière. Il paie, l’air de rien, le garçon d’écurie pour veiller sur le hongre gris. S’introduit tranquillement dans l’établissement.
Il voit Frey. De dos, elle ne l’a pas encore remarqué.
A pas de loup, Sven va se mettre derrière elle. Il y a suffisamment de discussions autour pour masquer l’éventuel grincement du parquet. Il sourit un peu plus, croise les bras en regardant vers le plafond.
« N’empêche que je ne suis pas un aventurier du dimanche ! »
Telle heure.
Tu as intérêt à être là, dans tous les cas je te botterai tes fesses d’aventurier du dimanche.
Et le message était signé Frey.
Sven n’a pas une seule seconde songé à discuter plus que ça ; commencé à préparer un voyage jusqu’à Huginn. Fonction de la neige, fonction de la population de goules, bref, fonction de tout. Il a vaguement prévenu Pål qu’il devait s’absenter, encore. Une fois de plus. Quand le rouquin lui a demandé pourquoi, il a répondu la famille. C’était une raison amplement suffisante, en soi. Et dans la leur, la réputation est toujours ce qui vient en premier, visiblement.
La routine, pour le chef Rakennus, qui a tranquillement pris la route quelques jours plus tôt. Avec le retour du printemps, le dégel commence à se faire sentir, même s’il continue de floconner un peu dans le grand nord. Ça ne lui déplaisait déjà pas au début ; ça ne lui déplaît toujours pas, il aurait autrement songé à déménager.
Mais non.
C’est toujours aussi tranquillement qu’il atteint Huginn. Il y a longtemps qu’il n’a pas vu la ville, encore plus longtemps qu’il n’y a pas mis les pieds. Il sait que sa sœur y a de très bons contacts ; comme le seigneur local. Le mercenaire ne se fait donc aucun souci pour le logement, se disant que si jamais il en a marre de sa cadette, il pourra toujours faire demi-tour. A ses risques et périls, certes, mais jusqu’ici, il s’en est toujours bien sorti, il n’y a donc aucune raison que les choses changent aujourd’hui.
« C’est vivant, par-ici. »
Trêves de tergiversations, Sven s’engage dans les rues. Bien que succinct, le message de sa sœur lui a indiqué où aller, et il n’aurait pas été étonnée qu’elle possède une maison dans les beaux quartiers de la ville. Autour les gens parlent.
Les gens rient.
Les gens vivent.
Sans faire attention à lui, ce qui lui convient très bien. Il aime. Passer inaperçu, n’être qu’une ombre de plus au milieu de la foule, tenant sa monture par la bride pour la guider. Il a mis pied à terre devant les portes de la ville, c’est sur ses propres jambes qu’il rejoindra le point de rendez-vous. De toute façon, il a le temps. Pas de se perdre, mais de lever le nez pour observer les façades. La ville a changé, depuis la dernière fois. C’est que ça commence à remonter un peu ; ça lui arrache un bref sourire.
Les sabots ferrés de son cheval cliquètent doucement contre les pavés de la rue, et machinalement, Sven prend note. De la configuration de la ville, les souvenirs lui reviennent doucement. Il commence à comparer, repère les rues où il aura le plus de chances de pouvoir se frayer un chemin. S’il doit faire demi-tour. Ses réflexes sont toujours là.
Ça lui arrache un bref soupir.
Il arrive au point de rendez-vous avec sa sœur. Une auberge comme on en a fait des dizaines, sauf qu’elle est dans un quartier beaucoup plus calme que d’habitude. Sven se remet à sourire, mutin. Il décide de jouer le tout pour le tout, passe par l’arrière. Il paie, l’air de rien, le garçon d’écurie pour veiller sur le hongre gris. S’introduit tranquillement dans l’établissement.
Il voit Frey. De dos, elle ne l’a pas encore remarqué.
A pas de loup, Sven va se mettre derrière elle. Il y a suffisamment de discussions autour pour masquer l’éventuel grincement du parquet. Il sourit un peu plus, croise les bras en regardant vers le plafond.
« N’empêche que je ne suis pas un aventurier du dimanche ! »
call me a fool.
ft. frey.
// printemps 173
- HRP:
- Et voilà @Frey Lindgren
J'ai repris ton idée de message, parce que c'est tout à fait le genre de Frey d'envoyer ce genre de trucs. J'espère que ça te va, j'ai un peu improvisé la fin. S'il y a quoi que ce soit, n'hésite pas à me dire !
- Frey Lindgren
- Messages : 9
Inscription : 03/04/2019
Grade : Cheffe Raiksos
Re: Call me a fool. // Frey
Lun 15 Avr - 0:05
Call me a foll.
Les yeux plissés, fixés sur l’horizon, la cheffe Raiksos ruminait. Lancée au galop sur son fidèle destrier, elle parcourait enfin ces dernières bornes qui la séparait de la Cité de Huginn. Alors qu’elle ruminait, le canasson, sentant probablement l’empressement ainsi que la mauvaise humeur de sa maitresse, malgré la fatigue, n’osait broncher. Frey était effectivement de mauvais poil. De très, très mauvais poil.
Et dire qu’elle avait ignoré, qu’elle n’avait pas cru ces rumeurs qui arrivaient à ses oreilles, encore et encore. Ragots, potins, médisances. Son frère, comme toujours, avait bon dos et aux yeux de tous, les Raiksos et Rakennus étaient rivaux. C’est pourquoi la cadette Lindgren avait appris à ne plus faire attention, à trier les informations qu’elle pouvait entendre.
Frey avait même failli envoyer bouler son informateur, alors que l’homme fraichement revenu du Nord lui annonçait que le grand et tant redouté chef des Rakkenus semblait préparer quelque chose de louche, de suspect, qui impliquerait d’après les dires, des goules. Elle s’était retenue de lui rire au nez et de le foutre à la porte de sa hutte, mais rattrapée par la raison, la jeune femme s’était contentée de rester sagement assise, l’écoutant sans sourcilier, avant de le congédier poliment.
Ce n’est que le surlendemain, alors qu’elle était enfin seule, attablée à la cantine, après avoir longuement discuté des prouesses et des bêtises des nouvelles recrues avec les instructeurs, dégustant en toute tranquillité une bonne part de tourte, qu’elle s’était décidée de lire cette lettre qu’elle avait reçue de son cher frère.
La brune regretta ce geste à la seconde même où ses yeux vairons se posèrent sur le bout de papier. Elle manqua de s’étouffer avec sa nourriture, en lisant les mots qui lui étaient adressés. C’est donc ainsi qu’elle s’était levée, quittant subitement la pièce, attisant la curiosité des recrues mais aussi celle de ses subordonnées. Grommelant des insultes, pestant mais aussi, et surtout, en toussotant, tentant de récupérer son souffle et de libérer ses voies respiratoires de ce bout de pâte meurtrier, elle quittait la bâtisse en toute hâte.
Claquant la porte de son habitation, lourdement, sans délicatesse, elle attrapait un parchemin, et y griffonnait quelques mots, où plutôt des instructions qu’on pouvait presque qualifier de…menaçantes. Cet imbécile. Cet idiot. Elle allait l’attraper et le secouer comme un tapis empoussiéré pour lui remettre les idées bien à place. Frey plaçait le précieux petit rouleau à la patte de son faucon gerfaut avant de laisser l’oiseau s’envoler. Il ne faudrait que quelques journées à l’animal pour atteindre le Nord. Il ne lui restait plus qu’à attendre mais surtout, se préparer au long voyage qui l’attendait. Laissant Rihen gérer le camp, elle n’avait aucun mouron se faire et elle pouvait concentrer toute son attention sur son inconscient d’aîné.
C’est ainsi, que quelques jours auparavant, la brune s’était mise en route, direction le Nord-Est. Il était absolument hors de question pour elle, de se déplacer jusque dans les contrées glaciales où son frère était parti se perdre. Elle lui avait donc donné rendez-vous dans une ville qu’elle appréciait tout particulièrement, Huginn.
Elle savait que son visage n’était pas inconnu dans cette ville. Sa bonne entente avec le fameux Négociateur lui avait valu cette popularité dont elle n’avait que faire, toutefois, elle ne désirait se faire remarquer plus que nécessaire. C’est pourquoi, encapuchonnée, pied à terre, elle s’était faite aussi discrète que possible. Elle qui se contenait, bouillonnait, s’inquiétait, affichait un visage parfaitement calme, platonique, rejoignant d’un pas assuré et rapide le lieu du rendez-vous.
Poussant la porte de l’enseigne, elle constatait sans grande surprise qu’elle était arrivée sur les lieux avant son aîné. Soupirant, elle se dirigeait vers une des nombreuses tables vides, s’installant intentionnellement dos au comptoir du bar derrière lequel la patronne de l’auberge se tenait.
Frey n’avait pas choisi ce lieu par hasard, en effet, elle comptait sur le calme de ces quartiers isolés, à l’abri de l’agitation ainsi que du passage des soldats et autres gêneurs potentiels pour avoir une discussion, à l’abri des oreilles et regards indiscrets.
Libérée de sa capuche, les coudes posés sur la table, observant calmement, bien trop sagement, la mousse de la pinte de bière qui était posée juste devant elle, la jeune femme attendait que ce cher Sven daigne à ramener son fessier dans les lieux.
Alors qu’elle commençait à tout doucement s’impatienter, trouvant le temps long, inattentive, songeuse, elle ne remarquait pas que le tant attendu jeune homme qui se avançait, discrètement jusqu’à elle.
« N’empêche que je ne suis pas un aventurier du dimanche ! »
« Il était temps .»
Calme. Bien trop calme. Elle n’avait pas sursauté, ou presque pas. Elle s’était contentée de soupirer, doucement. Après toutes ces années, elle aurait dû s’attendre à ça. Sven ne pouvait simplement rentrer, la saluer ou s’installer sans faire une farce, sans la taquiner, la piquer. Sans se retourner, elle enchaînait, mauvaise de s’être fait surprendre, comme une débutante :
« Si tu l’es. Je te conseille de t’asseoir avant de passer du statut d’aventurier à celui de cadavre. »
Autoritaire, Frey l’avait toujours été, et ce n’était certainement pas ces années passées à la tête d’un camp qui avaient adoucies ce caractère de cochon qui l’habitait. Elle savait pertinemment que son frangin en avait aussi dans le ventre et que cette discussion, où plutôt, ce remontage de bretelles qu’elle avait planifié de lui organise, n’allait pas se dérouler sans ripostes de sa part.
« Dis-moi, est-ce que le froid à définitivement fini par te griller les derniers neurones qui te restaient ou bien c’est inné chez toi de ne pas avoir de jugeote ? »
Elle n’avait pas besoin de spécifier le sujet qu’elle voulait aborder. Son frère était assez malin que pour savoir que la convocation de sa sœur concernait les goules.
Bien que son cœur de jeune sœur inquiète la poussait à vouloir l’étrangler et le gronder, Frey ne pouvait s’empêcher de sourire. Son ton, certes, piquant, était aussi… chaleureux. Si elle n’avait pas été aussi remontée et en présence de toutes ces personnes, elle aurait presque serré dans ses bras cet idiot qu’elle ne voyait pas assez.
Et dire qu’elle avait ignoré, qu’elle n’avait pas cru ces rumeurs qui arrivaient à ses oreilles, encore et encore. Ragots, potins, médisances. Son frère, comme toujours, avait bon dos et aux yeux de tous, les Raiksos et Rakennus étaient rivaux. C’est pourquoi la cadette Lindgren avait appris à ne plus faire attention, à trier les informations qu’elle pouvait entendre.
Frey avait même failli envoyer bouler son informateur, alors que l’homme fraichement revenu du Nord lui annonçait que le grand et tant redouté chef des Rakkenus semblait préparer quelque chose de louche, de suspect, qui impliquerait d’après les dires, des goules. Elle s’était retenue de lui rire au nez et de le foutre à la porte de sa hutte, mais rattrapée par la raison, la jeune femme s’était contentée de rester sagement assise, l’écoutant sans sourcilier, avant de le congédier poliment.
Ce n’est que le surlendemain, alors qu’elle était enfin seule, attablée à la cantine, après avoir longuement discuté des prouesses et des bêtises des nouvelles recrues avec les instructeurs, dégustant en toute tranquillité une bonne part de tourte, qu’elle s’était décidée de lire cette lettre qu’elle avait reçue de son cher frère.
La brune regretta ce geste à la seconde même où ses yeux vairons se posèrent sur le bout de papier. Elle manqua de s’étouffer avec sa nourriture, en lisant les mots qui lui étaient adressés. C’est donc ainsi qu’elle s’était levée, quittant subitement la pièce, attisant la curiosité des recrues mais aussi celle de ses subordonnées. Grommelant des insultes, pestant mais aussi, et surtout, en toussotant, tentant de récupérer son souffle et de libérer ses voies respiratoires de ce bout de pâte meurtrier, elle quittait la bâtisse en toute hâte.
Claquant la porte de son habitation, lourdement, sans délicatesse, elle attrapait un parchemin, et y griffonnait quelques mots, où plutôt des instructions qu’on pouvait presque qualifier de…menaçantes. Cet imbécile. Cet idiot. Elle allait l’attraper et le secouer comme un tapis empoussiéré pour lui remettre les idées bien à place. Frey plaçait le précieux petit rouleau à la patte de son faucon gerfaut avant de laisser l’oiseau s’envoler. Il ne faudrait que quelques journées à l’animal pour atteindre le Nord. Il ne lui restait plus qu’à attendre mais surtout, se préparer au long voyage qui l’attendait. Laissant Rihen gérer le camp, elle n’avait aucun mouron se faire et elle pouvait concentrer toute son attention sur son inconscient d’aîné.
C’est ainsi, que quelques jours auparavant, la brune s’était mise en route, direction le Nord-Est. Il était absolument hors de question pour elle, de se déplacer jusque dans les contrées glaciales où son frère était parti se perdre. Elle lui avait donc donné rendez-vous dans une ville qu’elle appréciait tout particulièrement, Huginn.
Elle savait que son visage n’était pas inconnu dans cette ville. Sa bonne entente avec le fameux Négociateur lui avait valu cette popularité dont elle n’avait que faire, toutefois, elle ne désirait se faire remarquer plus que nécessaire. C’est pourquoi, encapuchonnée, pied à terre, elle s’était faite aussi discrète que possible. Elle qui se contenait, bouillonnait, s’inquiétait, affichait un visage parfaitement calme, platonique, rejoignant d’un pas assuré et rapide le lieu du rendez-vous.
Poussant la porte de l’enseigne, elle constatait sans grande surprise qu’elle était arrivée sur les lieux avant son aîné. Soupirant, elle se dirigeait vers une des nombreuses tables vides, s’installant intentionnellement dos au comptoir du bar derrière lequel la patronne de l’auberge se tenait.
Frey n’avait pas choisi ce lieu par hasard, en effet, elle comptait sur le calme de ces quartiers isolés, à l’abri de l’agitation ainsi que du passage des soldats et autres gêneurs potentiels pour avoir une discussion, à l’abri des oreilles et regards indiscrets.
Libérée de sa capuche, les coudes posés sur la table, observant calmement, bien trop sagement, la mousse de la pinte de bière qui était posée juste devant elle, la jeune femme attendait que ce cher Sven daigne à ramener son fessier dans les lieux.
Alors qu’elle commençait à tout doucement s’impatienter, trouvant le temps long, inattentive, songeuse, elle ne remarquait pas que le tant attendu jeune homme qui se avançait, discrètement jusqu’à elle.
« N’empêche que je ne suis pas un aventurier du dimanche ! »
« Il était temps .»
Calme. Bien trop calme. Elle n’avait pas sursauté, ou presque pas. Elle s’était contentée de soupirer, doucement. Après toutes ces années, elle aurait dû s’attendre à ça. Sven ne pouvait simplement rentrer, la saluer ou s’installer sans faire une farce, sans la taquiner, la piquer. Sans se retourner, elle enchaînait, mauvaise de s’être fait surprendre, comme une débutante :
« Si tu l’es. Je te conseille de t’asseoir avant de passer du statut d’aventurier à celui de cadavre. »
Autoritaire, Frey l’avait toujours été, et ce n’était certainement pas ces années passées à la tête d’un camp qui avaient adoucies ce caractère de cochon qui l’habitait. Elle savait pertinemment que son frangin en avait aussi dans le ventre et que cette discussion, où plutôt, ce remontage de bretelles qu’elle avait planifié de lui organise, n’allait pas se dérouler sans ripostes de sa part.
« Dis-moi, est-ce que le froid à définitivement fini par te griller les derniers neurones qui te restaient ou bien c’est inné chez toi de ne pas avoir de jugeote ? »
Elle n’avait pas besoin de spécifier le sujet qu’elle voulait aborder. Son frère était assez malin que pour savoir que la convocation de sa sœur concernait les goules.
Bien que son cœur de jeune sœur inquiète la poussait à vouloir l’étrangler et le gronder, Frey ne pouvait s’empêcher de sourire. Son ton, certes, piquant, était aussi… chaleureux. Si elle n’avait pas été aussi remontée et en présence de toutes ces personnes, elle aurait presque serré dans ses bras cet idiot qu’elle ne voyait pas assez.
- Sven Lindgren
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Inscription : 15/01/2011
Grade : Leader Rakennus
Re: Call me a fool. // Frey
Lun 15 Avr - 13:14
Sven hausse les épaules, toujours en regardant ailleurs, en faisant légèrement la moue. L’air de rien. Soit. Il sera un aventurier du dimanche, pour sa sœur au moins. Tout à fait personnellement, il se considère quand même comme un voyageur averti, voire même un peu dangereux sur les bords. Mais il ne dit rien ; ne proteste pas.
Ce n’est pas pour autant qu’il écoute le conseil de sa sœur, ceci dit. Passer du statut d’aventurier à celui de cadavre, il serait presque tenté de dire qu’il essaierait bien l’expérience. Frey, ceci dit, risque fort de ne pas goûter la plaisanterie, et de le lui faire regretter. Mais le mercenaire reprend un peu de son sérieux, les bras toujours croisés. Il se remet à regarder sa cadette. Il voit parfaitement où elle veut en venir ; pire.
Il sait. D’un côté, ce n’était pas compliqué à deviner. Il ne peut pas s’empêcher de sourire, avant d’afficher un air faussement vexé. Blessé. Il joue la comédie. C’est comme ça, c’est tout, ça non plus, il ne peut juste pas s’en empêcher. C’est trop tentant, juste parce qu’il y a sa petite sœur en face de lui, il veut être sérieux, Sven. Mais pas trop non plus.
« Oh ! je dirais que c’est inné, il répond tranquillement, avec le fil du sarcasme le long de la langue. « Voyons voir... ça doit être au même niveau que de se perdre dans une région du monde où il fait atrocement chaud l’été, à peu près ? Le froid, au moins, ça conserve. Je m’inquiéterais plutôt de voir mes recrues se liquéfier au sol, si j’étais toi. »
Son sourire s’affine encore un peu, se fait plus goguenard. C’est tout eux, ça. Se chercher, sans jamais vraiment en penser un mot. Bon. Un peu quand même ; Sven est parfaitement au courant que Frey n’a jamais réellement compris son envie de s’exiler au Nord, comme lui n’a jamais spécialement saisi comment on pouvait vouloir avoir des liens avec Midgard, voire juste s’installer dans le Sud.
Il y fait beaucoup trop chaud pour sa personne ; et puis, il aime bien la neige le matin. Tous les matins. Toute l’année. Il n’a pas encore réussi à s’en lasser, même au bout de nombreuses années passées là-bas. Finalement, le chef Rakennus décroise les bras, lève brièvement les mains. Paumes vers le plafond, l’espace d’un instant. Il considère sa sœur.
« Qu’est-ce que tu veux que je te dise ? Honnêtement ? fait-il de manière plus rhétorique qu’autre chose. « Oui, on en a capturé. Cinq, j’ai oublié de le préciser dans la lettre, ça... Enfin, bref. Tu te doutes bien que j’ai réfléchi un minimum avant de me lancer là-dedans. »
Il incline un peu la tête de côté, sans lâcher Frey des yeux.
« Tu te doutes bien que j’ai une idée derrière la tête... »
Pas qu’une.
Il en a plusieurs, en fait. Mais son plan était réfléchi depuis le début. Une idée qui tourne dans son esprit depuis la déferlante de goules sur les villes du Nord ; une idée qui a eu le temps de faire son chemin. Ils ne peuvent pas passer leurs vies à juste se débarrasser de monstres dont on ne sait rien. C’est comme si ça ne finissait jamais, par moments, ça lui rappelle certaines choses. Qu’il voudrait oublier, parfois.
Finalement, si. Sven en a marre d’être debout. Il adresse simplement un signe de tête à Frey, pour lui faire signe de le suivre, et va s’installer à une table. Un peu excentrée. Qui lui donne une bonne vue sur la porte, qui est proche d’une fenêtre par la même occasion. Réflexes. On ne se refait pas. Il laisse machinalement planer un petit instant de silence.
Le temps d’observer.
Les lieux.
De jauger.
Les gens.
Quand il reporte son attention sur sa cadette, son regard a repris un peu de froideur, malgré une attitude globalement détendue. Il est avec sa sœur, tout de même. S’il n’y avait pas autant de monde, autour, à pouvoir regarder, ils auraient déjà fini l’un dans les bras de l’autre.
« Je sais que ce que j’ai fait est dangereux, il reprend, sans autre forme de préambule. « Mais tout ceci a une finalité, bien évidemment. Je ne dis pas que ce ne sera pas sans risques, mais imagine-toi... On ne sait pratiquement rien de ces créatures. A part qu’elles sont là, et qu’elles font des ravages. Elles préfèrent les zones froides, mais elles peuvent descendre jusqu’à Lev si l’hiver est suffisamment rude, elles ont déjà fait tellement, tellement de dégâts... Je n’ai pas envie de passer le reste de ma vie, et tu sais aussi bien que moi que ça va durer un moment, à me contenter de les tuer une par une. C’est comme si ça ne s’arrêtait jamais ! Il y en a toujours, toujours plus. A force d’explorations on a réussi à trouver des foyers entiers de ces saloperies, mais ça n’en finit jamais. On ne sait pas d’où elles viennent, mais... »
L’aîné Lindgren marque une légère pause, soupire doucement. Les goules. Encore, et toujours ; certes, c’est un entraînement efficace, mais également dangereux. Il n’y a pas qu’eux à être menacés, l’emplacement du camp fait figure de stratégie, mais le plateau sur lequel il repose est trop vaste pour pouvoir tout surveiller.
Il faudrait des bastions.
Et il faudrait pouvoir les construire.
« Les cinq qu’on a capturé, j’ai dans l’idée de les étudier, pour mieux les comprendre. Comprendre comment elles fonctionnent. Les observations faites sur le terrain sont beaucoup trop succinctes, on n’a pas le temps de faire autre chose que repérer l’essentiel et les tuer. Là, on peut les garder suffisamment longtemps pour faire des expériences. »
Son sourire revient. Vaguement.
« Sans utiliser les recrues, les expériences. »
C’est toujours utile de préciser.
Ce n’est pas pour autant qu’il écoute le conseil de sa sœur, ceci dit. Passer du statut d’aventurier à celui de cadavre, il serait presque tenté de dire qu’il essaierait bien l’expérience. Frey, ceci dit, risque fort de ne pas goûter la plaisanterie, et de le lui faire regretter. Mais le mercenaire reprend un peu de son sérieux, les bras toujours croisés. Il se remet à regarder sa cadette. Il voit parfaitement où elle veut en venir ; pire.
Il sait. D’un côté, ce n’était pas compliqué à deviner. Il ne peut pas s’empêcher de sourire, avant d’afficher un air faussement vexé. Blessé. Il joue la comédie. C’est comme ça, c’est tout, ça non plus, il ne peut juste pas s’en empêcher. C’est trop tentant, juste parce qu’il y a sa petite sœur en face de lui, il veut être sérieux, Sven. Mais pas trop non plus.
« Oh ! je dirais que c’est inné, il répond tranquillement, avec le fil du sarcasme le long de la langue. « Voyons voir... ça doit être au même niveau que de se perdre dans une région du monde où il fait atrocement chaud l’été, à peu près ? Le froid, au moins, ça conserve. Je m’inquiéterais plutôt de voir mes recrues se liquéfier au sol, si j’étais toi. »
Son sourire s’affine encore un peu, se fait plus goguenard. C’est tout eux, ça. Se chercher, sans jamais vraiment en penser un mot. Bon. Un peu quand même ; Sven est parfaitement au courant que Frey n’a jamais réellement compris son envie de s’exiler au Nord, comme lui n’a jamais spécialement saisi comment on pouvait vouloir avoir des liens avec Midgard, voire juste s’installer dans le Sud.
Il y fait beaucoup trop chaud pour sa personne ; et puis, il aime bien la neige le matin. Tous les matins. Toute l’année. Il n’a pas encore réussi à s’en lasser, même au bout de nombreuses années passées là-bas. Finalement, le chef Rakennus décroise les bras, lève brièvement les mains. Paumes vers le plafond, l’espace d’un instant. Il considère sa sœur.
« Qu’est-ce que tu veux que je te dise ? Honnêtement ? fait-il de manière plus rhétorique qu’autre chose. « Oui, on en a capturé. Cinq, j’ai oublié de le préciser dans la lettre, ça... Enfin, bref. Tu te doutes bien que j’ai réfléchi un minimum avant de me lancer là-dedans. »
Il incline un peu la tête de côté, sans lâcher Frey des yeux.
« Tu te doutes bien que j’ai une idée derrière la tête... »
Pas qu’une.
Il en a plusieurs, en fait. Mais son plan était réfléchi depuis le début. Une idée qui tourne dans son esprit depuis la déferlante de goules sur les villes du Nord ; une idée qui a eu le temps de faire son chemin. Ils ne peuvent pas passer leurs vies à juste se débarrasser de monstres dont on ne sait rien. C’est comme si ça ne finissait jamais, par moments, ça lui rappelle certaines choses. Qu’il voudrait oublier, parfois.
Finalement, si. Sven en a marre d’être debout. Il adresse simplement un signe de tête à Frey, pour lui faire signe de le suivre, et va s’installer à une table. Un peu excentrée. Qui lui donne une bonne vue sur la porte, qui est proche d’une fenêtre par la même occasion. Réflexes. On ne se refait pas. Il laisse machinalement planer un petit instant de silence.
Le temps d’observer.
Les lieux.
De jauger.
Les gens.
Quand il reporte son attention sur sa cadette, son regard a repris un peu de froideur, malgré une attitude globalement détendue. Il est avec sa sœur, tout de même. S’il n’y avait pas autant de monde, autour, à pouvoir regarder, ils auraient déjà fini l’un dans les bras de l’autre.
« Je sais que ce que j’ai fait est dangereux, il reprend, sans autre forme de préambule. « Mais tout ceci a une finalité, bien évidemment. Je ne dis pas que ce ne sera pas sans risques, mais imagine-toi... On ne sait pratiquement rien de ces créatures. A part qu’elles sont là, et qu’elles font des ravages. Elles préfèrent les zones froides, mais elles peuvent descendre jusqu’à Lev si l’hiver est suffisamment rude, elles ont déjà fait tellement, tellement de dégâts... Je n’ai pas envie de passer le reste de ma vie, et tu sais aussi bien que moi que ça va durer un moment, à me contenter de les tuer une par une. C’est comme si ça ne s’arrêtait jamais ! Il y en a toujours, toujours plus. A force d’explorations on a réussi à trouver des foyers entiers de ces saloperies, mais ça n’en finit jamais. On ne sait pas d’où elles viennent, mais... »
L’aîné Lindgren marque une légère pause, soupire doucement. Les goules. Encore, et toujours ; certes, c’est un entraînement efficace, mais également dangereux. Il n’y a pas qu’eux à être menacés, l’emplacement du camp fait figure de stratégie, mais le plateau sur lequel il repose est trop vaste pour pouvoir tout surveiller.
Il faudrait des bastions.
Et il faudrait pouvoir les construire.
« Les cinq qu’on a capturé, j’ai dans l’idée de les étudier, pour mieux les comprendre. Comprendre comment elles fonctionnent. Les observations faites sur le terrain sont beaucoup trop succinctes, on n’a pas le temps de faire autre chose que repérer l’essentiel et les tuer. Là, on peut les garder suffisamment longtemps pour faire des expériences. »
Son sourire revient. Vaguement.
« Sans utiliser les recrues, les expériences. »
C’est toujours utile de préciser.
call me a fool.
ft. frey.
// printemps 173
- HRP:
- Tadam !
Ne t'inquiètes pas pour la longueur :keur1: Moi j'aime les pavés, j'espère que le mien ne t'effraiera pas non plus ~
Ne te sens pas obligée de faire aussi long, j'ai beaucoup blablaté pour rien, et OHMONDIEU Sven parle. /out
- Frey Lindgren
- Messages : 9
Inscription : 03/04/2019
Grade : Cheffe Raiksos
Re: Call me a fool. // Frey
Ven 19 Avr - 16:25
- Spoiler:
Call me a foll.
Pas de protestations. Juste le silence. Il l’écoute, mais n’obtempère pas. Non, décidément le brun n’était pas enclin à poser son royal fessier en face d’elle. Frey était persuadée qu’il s’agissait simplement du fait que l’emplacement qu’elle avait choisi ne convenait pas à Sven et sa paranoïa.
Et bien, soit, s’il ne voulait bouger, elle ferait l’effort de lui faire face. D’un mouvement souple, elle balançait ses jambes par-dessus la banquette. Une petite rotation de 180° plus tard, la voilà qui admirait ce faciès qui lui avait tant tardé de revoir, même si elle ne l’avouerait pas, ou du moins, pas de suite.
« Oh ! je dirais que c’est inné. Voyons voir... ça doit être au même niveau que de se perdre dans une région du monde où il fait atrocement chaud l’été, à peu près ? Le froid, au moins, ça conserve. Je m’inquiéterais plutôt de voir mes recrues se liquéfier au sol, si j’étais toi.»
Elle n’avait su retenir ce roulement d’yeux, exaspérée, alors qu’il lui jetait ce regard faussement vexé dont il avait le secret. Sérieusement, elle devrait songer un jour à lui conseiller une reconversion dans le théâtre. Pourtant, elle se tut. Contenant un soupir alors qu’il lui envoyait droit dans la face son avis sur le doux climat des régions où elle était installée.
Se liquéfier. Vraiment ? Elle s’appuyait dos contre la table, croisant les bras devant son torse, et non sans lui avoir jeté un coup d’œil, incendiaire, elle balayait la salle du regard. Toute cette mascarade, c’était tellement eux, se chercher des poux, encore et encore. C’était plus fort qu’elle, la jeune femme ne sut contenir ce petit sourire qui trônait désormais fièrement sur ces lèvres.
« Qu’est-ce que tu veux que je te dise ? Honnêtement. Oui, on en a capturé. Cinq, j’ai oublié de le préciser dans la lettre, ça... Enfin, bref. Tu te doutes bien que j’ai réfléchi un minimum avant de me lancer là-dedans. Tu te doutes bien que j’ai une idée derrière la tête... »
« Oublié, hein. »
Elle le suspectait, d’avoir délibérément omis de lui transmettre certains détails. Evidemment qu’elle se doutait qu’il avait une idée derrière la tête. C’était bien cela le problème, c’était exactement la raison pour laquelle la cheffe Raiksos s’était fait un sang d’encre. Elle savait que les idées, encore plus lorsqu’elles étaient réfléchies, de son frangin était parfois loin d’être bonnes, elles étaient même plutôt, disons-le franchement soit foireuses, soit dangereuses. C’est qu’il fallait admettre qu’il ne pouvait faire les choses simplement ce malin, il fallait qu’il réussisse à s’embourber jusqu’au cou dans les ennuis.
Après un moment de silence, visiblement fatigué de rester planter comme une jeune pousse sur le point de prendre racine, son aîné lui indiquait de le suivre. Sans laisser le temps à la Lindgren de protester, échappant à son regard exaspéré, profondément agacée de devoir se lever, bien qu’elle comprît cette demande, elle ne pouvait s’empêcher de râler.
Sans oublier sa bière, elle s’installait en face d’un Sven méfiant, observateur. Elle ne manquait de remarquer que son aîné parcourait du regard la salle, jaugeant, repérant certainement les endroits clés de la pièce. L’agacement cédait sa place à une pointe de tristesse et d’amertume. La prudence était de rigueur, certes, mais ces habitudes, celles que son frère avait certainement acquises lors de ces années où il était loin d’elle… Frey ne pouvait s’empêcher de se sentir triste mais aussi furieuse. La colère de n’avoir su rien faire, ne pas avoir pu empêcher le Destin d’emmener son frère si loin, loin d’elle.
Elle clignait des yeux, chassant ces pensées intrusives. Tout en bravant deux iris glacées, elle laissait un léger sourire se réinstaller sur ses lèvres. Qu’est-ce qu’elle l’aimait cet imbécile.
« Je sais que ce que j’ai fait est dangereux. Mais tout ceci a une finalité, bien évidemment. Je ne dis pas que ce ne sera pas sans risques, mais imagine-toi... On ne sait pratiquement rien de ces créatures. A part qu’elles sont là, et qu’elles font des ravages. Elles préfèrent les zones froides, mais elles peuvent descendre jusqu’à Lev si l’hiver est suffisamment rude, elles ont déjà fait tellement, tellement de dégâts... Je n’ai pas envie de passer le reste de ma vie, et tu sais aussi bien que moi que ça va durer un moment, à me contenter de les tuer une par une. C’est comme si ça ne s’arrêtait jamais ! Il y en a toujours, toujours plus. A force d’explorations on a réussi à trouver des foyers entiers de ces saloperies, mais ça n’en finit jamais. On ne sait pas d’où elles viennent, mais... »
Les coudes sur la table, bras tendus, ses mains posées l’une par-dessus l’autre, elle avait posé, son menton dessus. Elle l’écoutait parler, ses iris plongées dans celles de Sven. Calme, silencieuse, les sourcils légèrement froncés. Elle le passait au peigne fin, regard profond, inquisiteur, curieux mais aussi, légèrement anxieux.
« Les cinq qu’on a capturé, j’ai dans l’idée de les étudier, pour mieux les comprendre. Comprendre comment elles fonctionnent. Les observations faites sur le terrain sont beaucoup trop succinctes, on n’a pas le temps de faire autre chose que repérer l’essentiel et les tuer. Là, on peut les garder suffisamment longtemps pour faire des expériences. Sans utiliser les recrues, les expériences. »
Elle lui adressait un haussement de sourcil ainsi qu’une œillade amusée.
« Il s’agit de tes recrues. Tu en fais ce que tu veux... »
Elle ne murmurait que ces quelques mots avant que son regard ne s’assombrisse et qu’un silence s’installe, à nouveau. La jeune femme avait besoin de digérer les informations qu’elle venait d’entendre. Enfonçant un peu plus, son visage contre ses mains, elle ne lâchait pas son aîné des yeux.
Parfois, lorsqu’elle se confrontait à ces iris, elle avait l’impression d’observer son propre reflet. Il n’était pas uniquement question de ressemblant physique. Si les Lindgren n’étaient pas pareils sur tous les points, si parfois, ils étaient diamétralement opposés, elle ne pouvait être que d’accord, elle ne pouvait que s’accorder avec ce que Sven lui avait exposé.
Se redressant légèrement, elle déposait ses bras à plat sur la table. Elle ancrait ses yeux vairons dans le feu qui crépitait dans la cheminé, laissant son esprit quelque peu troublé vagabonder.
Les goules hein..Ses doigts se mirent à pianoter un rythme d’une chanson qu’elle avait jadis entendue dans une auberge fort semblable à celle-ci. Une mélodie qui était restée gravé en elle, un chant qu’elle ne pouvait empêcher de refaire surface dans son esprit à chaque fois qu’elle entendait parler des créatures qui peuplaient les dangereuses régions du Nord.
Frey connaissait les ravages que faisaient les goules dans le Royaume, dans le Nord. Elle savait aussi qu’il y en avait beaucoup moins, grâce à Sven, grâce aux Rakennus, grâce à ces hommes et ces femmes qui donnaient leurs vies pour les protéger. Si rares étaient les fois où elle avait vu ces créatures de ses propres yeux, bien souvent elle rencontrait des gens de voyages, des marchands, des recrues, des paysans, des citoyens qui avaient perdus des proches à cause de ces monstres.
Alors que toutes ces pensées, ces souvenirs lui traversaient l’esprit, elle s’était mise à fredonner cette balade qui hantait son esprit.
« Remontant la piste, j’avance sans crainte.
Et poursuis sans relâche ton cœur insoumis.
Passées la colère, la mélancolie,
Je viens quérir la chaleur de ton étreinte.
De mes songes tu t’enfuis à l’aube
Ton parfum de groseille et de lilas
Je veux sentir tes longues boucles noires
Et me perdre dans tes yeux mauves brillant de larmes…
Je ne sais dire si tu es ma destinée
Ou si c’est le sort qui nous a rassemblés.
Quand j’ai fait mon vœu, qu’il fut exaucé,
Ton amour est-il le reflet de ta pensée ? »
Un petit sourire triste sur les lèvres, elle reposait son regard sur Sven.
« Il y a des années, un convoi de voyageurs était de passage à Muspelheim. Ils revenaient d’une virée dans le Nord, la jeune bardesse y avait perdu son amour. Les goules. Chaque soir, dans l’auberge, elle nous chantait cette balade. Un an et demi plus tard, ils étaient de retour, non loin du camp cette fois » Soupirant doucement, elle continuait « Mais la jeune fille n’était plus parmi eux. Prise de folie et de chagrin, elle s’est jetée d’elle-même dans la gueule des goules. Elle s’était mise en tête de retrouver celui qu’elle aimait, car elle n’avait pas accepté sa mort. Ils n’ont rien su faire. Il n’y avait rien à faire de toute façon. Malgré le fait que je trouve cette mort bien triste, inutile, presque stupide, je ne peux m’empêcher de me remémorer sa chanson dès que l’on me parle de ces créatures, de ces gens morts et de penser à ceux qui vont très certainement encore périr. »
Les yeux de la cheffe scintillaient d’une lueur furieuse mais ses sourcils froncés reflétaient encore et toujours, l’inquiétude qu’elle portait à Sven.
« Je sais pertinemment que tu as raison. Ton idée est excellente, louable, mais je m’inquiète pour toi, tu le sais. Je ne peux m’empêcher d’imaginer le pire t’arriver Sven. Un accident arrive si vite. Je n’ai plus que toi. Toi et …Rihen. »
Elle savait que son frère était un survivant. Un battant. Et pourtant, elle savait qu’elle deviendrait, tout comme la bardesse autrefois, folle de chagrin s’il devait lui arriver quelque chose. Un raclement de gorge, les joues un poil plus rouge que d’habitude, elle continuait, plus calme :
« Je te soutiens et je le ferais toujours. Si tu as besoin de renforts, d’hommes ou d’autres choses, je t’écoute. Je ferais en sorte de pouvoir t’aider au maximum. »
Malicieuse, elle rajoutait :
« Si mes connaissances et contacts peuvent d’être utiles, si je peux t'être utile, je suis toute ouïe, grand-frère. »
Elle était prête à tout pour l'aider, même à venir dans le Nord s'il fallait... Enfin... Maintenant qu'elle y réfléchissait bien... Peut-être pas à ce point.
Et bien, soit, s’il ne voulait bouger, elle ferait l’effort de lui faire face. D’un mouvement souple, elle balançait ses jambes par-dessus la banquette. Une petite rotation de 180° plus tard, la voilà qui admirait ce faciès qui lui avait tant tardé de revoir, même si elle ne l’avouerait pas, ou du moins, pas de suite.
« Oh ! je dirais que c’est inné. Voyons voir... ça doit être au même niveau que de se perdre dans une région du monde où il fait atrocement chaud l’été, à peu près ? Le froid, au moins, ça conserve. Je m’inquiéterais plutôt de voir mes recrues se liquéfier au sol, si j’étais toi.»
Elle n’avait su retenir ce roulement d’yeux, exaspérée, alors qu’il lui jetait ce regard faussement vexé dont il avait le secret. Sérieusement, elle devrait songer un jour à lui conseiller une reconversion dans le théâtre. Pourtant, elle se tut. Contenant un soupir alors qu’il lui envoyait droit dans la face son avis sur le doux climat des régions où elle était installée.
Se liquéfier. Vraiment ? Elle s’appuyait dos contre la table, croisant les bras devant son torse, et non sans lui avoir jeté un coup d’œil, incendiaire, elle balayait la salle du regard. Toute cette mascarade, c’était tellement eux, se chercher des poux, encore et encore. C’était plus fort qu’elle, la jeune femme ne sut contenir ce petit sourire qui trônait désormais fièrement sur ces lèvres.
« Qu’est-ce que tu veux que je te dise ? Honnêtement. Oui, on en a capturé. Cinq, j’ai oublié de le préciser dans la lettre, ça... Enfin, bref. Tu te doutes bien que j’ai réfléchi un minimum avant de me lancer là-dedans. Tu te doutes bien que j’ai une idée derrière la tête... »
« Oublié, hein. »
Elle le suspectait, d’avoir délibérément omis de lui transmettre certains détails. Evidemment qu’elle se doutait qu’il avait une idée derrière la tête. C’était bien cela le problème, c’était exactement la raison pour laquelle la cheffe Raiksos s’était fait un sang d’encre. Elle savait que les idées, encore plus lorsqu’elles étaient réfléchies, de son frangin était parfois loin d’être bonnes, elles étaient même plutôt, disons-le franchement soit foireuses, soit dangereuses. C’est qu’il fallait admettre qu’il ne pouvait faire les choses simplement ce malin, il fallait qu’il réussisse à s’embourber jusqu’au cou dans les ennuis.
Après un moment de silence, visiblement fatigué de rester planter comme une jeune pousse sur le point de prendre racine, son aîné lui indiquait de le suivre. Sans laisser le temps à la Lindgren de protester, échappant à son regard exaspéré, profondément agacée de devoir se lever, bien qu’elle comprît cette demande, elle ne pouvait s’empêcher de râler.
Sans oublier sa bière, elle s’installait en face d’un Sven méfiant, observateur. Elle ne manquait de remarquer que son aîné parcourait du regard la salle, jaugeant, repérant certainement les endroits clés de la pièce. L’agacement cédait sa place à une pointe de tristesse et d’amertume. La prudence était de rigueur, certes, mais ces habitudes, celles que son frère avait certainement acquises lors de ces années où il était loin d’elle… Frey ne pouvait s’empêcher de se sentir triste mais aussi furieuse. La colère de n’avoir su rien faire, ne pas avoir pu empêcher le Destin d’emmener son frère si loin, loin d’elle.
Elle clignait des yeux, chassant ces pensées intrusives. Tout en bravant deux iris glacées, elle laissait un léger sourire se réinstaller sur ses lèvres. Qu’est-ce qu’elle l’aimait cet imbécile.
« Je sais que ce que j’ai fait est dangereux. Mais tout ceci a une finalité, bien évidemment. Je ne dis pas que ce ne sera pas sans risques, mais imagine-toi... On ne sait pratiquement rien de ces créatures. A part qu’elles sont là, et qu’elles font des ravages. Elles préfèrent les zones froides, mais elles peuvent descendre jusqu’à Lev si l’hiver est suffisamment rude, elles ont déjà fait tellement, tellement de dégâts... Je n’ai pas envie de passer le reste de ma vie, et tu sais aussi bien que moi que ça va durer un moment, à me contenter de les tuer une par une. C’est comme si ça ne s’arrêtait jamais ! Il y en a toujours, toujours plus. A force d’explorations on a réussi à trouver des foyers entiers de ces saloperies, mais ça n’en finit jamais. On ne sait pas d’où elles viennent, mais... »
Les coudes sur la table, bras tendus, ses mains posées l’une par-dessus l’autre, elle avait posé, son menton dessus. Elle l’écoutait parler, ses iris plongées dans celles de Sven. Calme, silencieuse, les sourcils légèrement froncés. Elle le passait au peigne fin, regard profond, inquisiteur, curieux mais aussi, légèrement anxieux.
« Les cinq qu’on a capturé, j’ai dans l’idée de les étudier, pour mieux les comprendre. Comprendre comment elles fonctionnent. Les observations faites sur le terrain sont beaucoup trop succinctes, on n’a pas le temps de faire autre chose que repérer l’essentiel et les tuer. Là, on peut les garder suffisamment longtemps pour faire des expériences. Sans utiliser les recrues, les expériences. »
Elle lui adressait un haussement de sourcil ainsi qu’une œillade amusée.
« Il s’agit de tes recrues. Tu en fais ce que tu veux... »
Elle ne murmurait que ces quelques mots avant que son regard ne s’assombrisse et qu’un silence s’installe, à nouveau. La jeune femme avait besoin de digérer les informations qu’elle venait d’entendre. Enfonçant un peu plus, son visage contre ses mains, elle ne lâchait pas son aîné des yeux.
Parfois, lorsqu’elle se confrontait à ces iris, elle avait l’impression d’observer son propre reflet. Il n’était pas uniquement question de ressemblant physique. Si les Lindgren n’étaient pas pareils sur tous les points, si parfois, ils étaient diamétralement opposés, elle ne pouvait être que d’accord, elle ne pouvait que s’accorder avec ce que Sven lui avait exposé.
Se redressant légèrement, elle déposait ses bras à plat sur la table. Elle ancrait ses yeux vairons dans le feu qui crépitait dans la cheminé, laissant son esprit quelque peu troublé vagabonder.
Les goules hein..Ses doigts se mirent à pianoter un rythme d’une chanson qu’elle avait jadis entendue dans une auberge fort semblable à celle-ci. Une mélodie qui était restée gravé en elle, un chant qu’elle ne pouvait empêcher de refaire surface dans son esprit à chaque fois qu’elle entendait parler des créatures qui peuplaient les dangereuses régions du Nord.
Frey connaissait les ravages que faisaient les goules dans le Royaume, dans le Nord. Elle savait aussi qu’il y en avait beaucoup moins, grâce à Sven, grâce aux Rakennus, grâce à ces hommes et ces femmes qui donnaient leurs vies pour les protéger. Si rares étaient les fois où elle avait vu ces créatures de ses propres yeux, bien souvent elle rencontrait des gens de voyages, des marchands, des recrues, des paysans, des citoyens qui avaient perdus des proches à cause de ces monstres.
Alors que toutes ces pensées, ces souvenirs lui traversaient l’esprit, elle s’était mise à fredonner cette balade qui hantait son esprit.
« Remontant la piste, j’avance sans crainte.
Et poursuis sans relâche ton cœur insoumis.
Passées la colère, la mélancolie,
Je viens quérir la chaleur de ton étreinte.
De mes songes tu t’enfuis à l’aube
Ton parfum de groseille et de lilas
Je veux sentir tes longues boucles noires
Et me perdre dans tes yeux mauves brillant de larmes…
Je ne sais dire si tu es ma destinée
Ou si c’est le sort qui nous a rassemblés.
Quand j’ai fait mon vœu, qu’il fut exaucé,
Ton amour est-il le reflet de ta pensée ? »
Un petit sourire triste sur les lèvres, elle reposait son regard sur Sven.
« Il y a des années, un convoi de voyageurs était de passage à Muspelheim. Ils revenaient d’une virée dans le Nord, la jeune bardesse y avait perdu son amour. Les goules. Chaque soir, dans l’auberge, elle nous chantait cette balade. Un an et demi plus tard, ils étaient de retour, non loin du camp cette fois » Soupirant doucement, elle continuait « Mais la jeune fille n’était plus parmi eux. Prise de folie et de chagrin, elle s’est jetée d’elle-même dans la gueule des goules. Elle s’était mise en tête de retrouver celui qu’elle aimait, car elle n’avait pas accepté sa mort. Ils n’ont rien su faire. Il n’y avait rien à faire de toute façon. Malgré le fait que je trouve cette mort bien triste, inutile, presque stupide, je ne peux m’empêcher de me remémorer sa chanson dès que l’on me parle de ces créatures, de ces gens morts et de penser à ceux qui vont très certainement encore périr. »
Les yeux de la cheffe scintillaient d’une lueur furieuse mais ses sourcils froncés reflétaient encore et toujours, l’inquiétude qu’elle portait à Sven.
« Je sais pertinemment que tu as raison. Ton idée est excellente, louable, mais je m’inquiète pour toi, tu le sais. Je ne peux m’empêcher d’imaginer le pire t’arriver Sven. Un accident arrive si vite. Je n’ai plus que toi. Toi et …Rihen. »
Elle savait que son frère était un survivant. Un battant. Et pourtant, elle savait qu’elle deviendrait, tout comme la bardesse autrefois, folle de chagrin s’il devait lui arriver quelque chose. Un raclement de gorge, les joues un poil plus rouge que d’habitude, elle continuait, plus calme :
« Je te soutiens et je le ferais toujours. Si tu as besoin de renforts, d’hommes ou d’autres choses, je t’écoute. Je ferais en sorte de pouvoir t’aider au maximum. »
Malicieuse, elle rajoutait :
« Si mes connaissances et contacts peuvent d’être utiles, si je peux t'être utile, je suis toute ouïe, grand-frère. »
Elle était prête à tout pour l'aider, même à venir dans le Nord s'il fallait... Enfin... Maintenant qu'elle y réfléchissait bien... Peut-être pas à ce point.
- Sven Lindgren
- Messages : 142
Inscription : 15/01/2011
Grade : Leader Rakennus
Re: Call me a fool. // Frey
Ven 19 Avr - 19:24
Soit. Il fera ce qu’il veut de ses recrues. Sven se contente d’un vague haussement d’épaules ; pour ce que ça changera par rapport à d’habitude. Parfait dit son regard quand il le reporte sur sa cadette après avoir eu un nouveau bref coup d’œil à la salle où ils se trouvent.
Sven s’attend de toute façon à des dommages collatéraux. Certes. Les Rakennus sont réputés pour vivre à la dure, le camp est connu pour être régi par des règles strictes, et quiconque les brave écope d’une punition équivalente à l’affront qui a été fait. Les plus revêches sont toujours les pires, il y en a qui ont tenté plus d’une fois de défier l’autorité. Les plus dégourdis comprennent vite que si tout est aussi strict, c’est parce que l’environnement dans lequel ils vivent est plus impitoyable encore. L’erreur n’est que rarement permise, et quand elle l’est, ce n’est jamais sans un coût.
Certains s’en rendent compte rapidement.
D’autres, beaucoup trop tard.
Et une chanson à laquelle il ne s’attendait pas. Mais un sourire s’immisce sur ses lèvres. Un peu triste. Frey fait rarement les choses sans raison, et le mercenaire se doute bien que ce petit refrain a une finalité. Une autre raison d’être que simplement être là, être chantonné. La suite du récit arrive.
L’aîné Lindgren écoute sa sœur, attentivement. Evidemment ; qu’elle se doutait de tout ça. Elle en a plus dans la tête que lui et tout un tas d’autres pignoufs, il ne va pas s’en cacher. Mais qu’est-ce qu’il est fier de cette petite sœur qui regardait sans oser bouger, fut un temps ; qu’est-ce qu’il est fier de la manière dont elle relève le menton et scrute la place quand entre dans une pièce, de la manière dont elle semble se moquer de tout, de tout le monde. Un trait de famille, ça.
L’histoire que sa sœur lui raconte n’a rien de drôle, mais Sven ne cille pas. Il n’ose pas le dire ; mais ce n’est pas la première du genre qu’il entend.
Il en a vu, des gens qui préféraient se laisser prendre par les monstres. Par désespoir. Quand on doit reconstruire sa ferme plus d’une fois, on finit par perdre toute envie de continuer de se battre. Pas lui. Il n’était pas né pour baisser les bras. On ne lui avait jamais demandé son avis ?
Soit.
On ne lui avait jamais laissé l’occasion de prendre une pause ?
Bien.
Alors il laisserait une marque sur un monde qu’il s’était retrouvé à veiller, surveiller, sans même l’avoir un jour demandé.
Il considère sa sœur. La lueur nouvelle dans ses yeux, il sait très bien ce qu’elle signifie. Il a la même quand il ordonne l’ouverture des portes alors qu’il neige, épée à la main, attendant les premiers grincements des goules qui se massent vers les zones peuplées d’un plateau désert. La fureur de se débarrasser de ces créatures, celle de s’en savoir incapable ; l’inquiétude de perdre quelqu’un. Même jusqu’à la plus insignifiante des recrues, même jusqu’au plus pénible des soldats. Une vie est une vie. Sven n’en prend jamais une sans y songer à deux fois. Même sur le champ de bataille, on le connaissait pour préférer laisser la vie sauve, pour peu qu’on lui en offre une bonne raison.
Les démons fuient quand les hommes de cœur partent en guerre. Sven tend une main pour venir glisser son index replié sous le menton de Frey. Lui faire doucement relever l’échine.
« Il ne m’arrivera rien, je te le promets, dit-il en ramenant sa main vers lui, alors que son sourire s’élargit un peu, se fait plus chaleureux. « Tu sais que je tiens toujours mes promesses. Je ne dis pas les choses à la légère, et tu n’as pas à t’inquiéter pour moi. Pas autant. N’oublie pas de penser à toi, d’accord ? Je serai capable de me débrouiller, je suis un grand garçon. »
Un vieux garçon, même ; a-t-il envie d’ajouter avec l’ombre d’un rire dans le fond de la voix.
« Merci pour ta proposition, il répond, en calant ses avant-bras contre le bois de la table. « Je tâcherai d’y réfléchir. Le projet en est à ses débuts, mais je finirai bien par avoir besoin de quelques personnes supplémentaires… En attendant, maintenant que ceci est fait… »
Il a forcément une idée derrière la tête.
C’est Sven, après tout.
« Je ne sais pas toi, mais moi, j’ai encore des affaires à déballer dans une chambre que je n’ai même pas encore réservée, et… J’ai bien envie d’aller visiter la ville, après. Qu’est-ce que tu dirais de me servir de guide, frangine ? »
Sven s’attend de toute façon à des dommages collatéraux. Certes. Les Rakennus sont réputés pour vivre à la dure, le camp est connu pour être régi par des règles strictes, et quiconque les brave écope d’une punition équivalente à l’affront qui a été fait. Les plus revêches sont toujours les pires, il y en a qui ont tenté plus d’une fois de défier l’autorité. Les plus dégourdis comprennent vite que si tout est aussi strict, c’est parce que l’environnement dans lequel ils vivent est plus impitoyable encore. L’erreur n’est que rarement permise, et quand elle l’est, ce n’est jamais sans un coût.
Certains s’en rendent compte rapidement.
D’autres, beaucoup trop tard.
Et une chanson à laquelle il ne s’attendait pas. Mais un sourire s’immisce sur ses lèvres. Un peu triste. Frey fait rarement les choses sans raison, et le mercenaire se doute bien que ce petit refrain a une finalité. Une autre raison d’être que simplement être là, être chantonné. La suite du récit arrive.
L’aîné Lindgren écoute sa sœur, attentivement. Evidemment ; qu’elle se doutait de tout ça. Elle en a plus dans la tête que lui et tout un tas d’autres pignoufs, il ne va pas s’en cacher. Mais qu’est-ce qu’il est fier de cette petite sœur qui regardait sans oser bouger, fut un temps ; qu’est-ce qu’il est fier de la manière dont elle relève le menton et scrute la place quand entre dans une pièce, de la manière dont elle semble se moquer de tout, de tout le monde. Un trait de famille, ça.
L’histoire que sa sœur lui raconte n’a rien de drôle, mais Sven ne cille pas. Il n’ose pas le dire ; mais ce n’est pas la première du genre qu’il entend.
Il en a vu, des gens qui préféraient se laisser prendre par les monstres. Par désespoir. Quand on doit reconstruire sa ferme plus d’une fois, on finit par perdre toute envie de continuer de se battre. Pas lui. Il n’était pas né pour baisser les bras. On ne lui avait jamais demandé son avis ?
Soit.
On ne lui avait jamais laissé l’occasion de prendre une pause ?
Bien.
Alors il laisserait une marque sur un monde qu’il s’était retrouvé à veiller, surveiller, sans même l’avoir un jour demandé.
Il considère sa sœur. La lueur nouvelle dans ses yeux, il sait très bien ce qu’elle signifie. Il a la même quand il ordonne l’ouverture des portes alors qu’il neige, épée à la main, attendant les premiers grincements des goules qui se massent vers les zones peuplées d’un plateau désert. La fureur de se débarrasser de ces créatures, celle de s’en savoir incapable ; l’inquiétude de perdre quelqu’un. Même jusqu’à la plus insignifiante des recrues, même jusqu’au plus pénible des soldats. Une vie est une vie. Sven n’en prend jamais une sans y songer à deux fois. Même sur le champ de bataille, on le connaissait pour préférer laisser la vie sauve, pour peu qu’on lui en offre une bonne raison.
Les démons fuient quand les hommes de cœur partent en guerre. Sven tend une main pour venir glisser son index replié sous le menton de Frey. Lui faire doucement relever l’échine.
« Il ne m’arrivera rien, je te le promets, dit-il en ramenant sa main vers lui, alors que son sourire s’élargit un peu, se fait plus chaleureux. « Tu sais que je tiens toujours mes promesses. Je ne dis pas les choses à la légère, et tu n’as pas à t’inquiéter pour moi. Pas autant. N’oublie pas de penser à toi, d’accord ? Je serai capable de me débrouiller, je suis un grand garçon. »
Un vieux garçon, même ; a-t-il envie d’ajouter avec l’ombre d’un rire dans le fond de la voix.
« Merci pour ta proposition, il répond, en calant ses avant-bras contre le bois de la table. « Je tâcherai d’y réfléchir. Le projet en est à ses débuts, mais je finirai bien par avoir besoin de quelques personnes supplémentaires… En attendant, maintenant que ceci est fait… »
Il a forcément une idée derrière la tête.
C’est Sven, après tout.
« Je ne sais pas toi, mais moi, j’ai encore des affaires à déballer dans une chambre que je n’ai même pas encore réservée, et… J’ai bien envie d’aller visiter la ville, après. Qu’est-ce que tu dirais de me servir de guide, frangine ? »
call me a fool.
ft. frey.
// printemps 173
- HRP:
- Hop !
J'espère que ça te va o/ Je t'ai laissé une bonne ouverture pour la suite, tu as le droit de broder autour comme tu le souhaites !
- Frey Lindgren
- Messages : 9
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Grade : Cheffe Raiksos
Re: Call me a fool. // Frey
Mar 14 Mai - 11:41
- Spoiler:
- Milles pardons pour le temps que j'ai mis à répondre. J'étais complètement débordée [/url]
Call me a foll.
« Il ne m’arrivera rien, je te le promets »
Ces mots. Elle les avait entendus encore et encore. Sven lui répétait depuis des années qu’elle ne devait s’inquiéter pour lui. Il lui disait qu’elle n’avait pas à s’en faire, que rien ne lui arriverait. Rien, où du moins, rien de grave. Rien de mortel. Son geste était réconfortant. Son sourire, il était rassurant. Il ne voulait que sa petite sœur se fasse du mouron pour lui.
Pourtant, Frey ne pouvait faire autrement. C’était plus fort qu’elle. Malgré elle. Malgré ces paroles. Malgré ces mots, et ce regard.
« Tu sais que je tiens toujours mes promesses. Je ne dis pas les choses à la légère, et tu n’as pas à t’inquiéter pour moi. Pas autant. N’oublie pas de penser à toi, d’accord ? Je serai capable de me débrouiller, je suis un grand garçon. »
Un haussement d’épaules fut sa seule réponse. Elle laissa tout de même ses inquiétudes de côté, chassant ces mauvaises pensées loin d’elle. Il avait raison, elle ne pouvait le contredire sur le fait que ce grand-frère était un survivant. Un sacré gaillard.
« Merci pour ta proposition. Je tâcherai d’y réfléchir. Le projet en est à ses débuts, mais je finirai bien par avoir besoin de quelques personnes supplémentaires… En attendant, maintenant que ceci est fait… Je ne sais pas toi, mais moi, j’ai encore des affaires à déballer dans une chambre que je n’ai même pas encore réservée, et… J’ai bien envie d’aller visiter la ville, après. Qu’est-ce que tu dirais de me servir de guide, frangine ? »
Les yeux au ciel, Frey esquissait un sourire mesquin. Par Odin. Il était incorrigible. Elle flairait que Sven était d’humeur à la tourmenter. Soit. Elle laissait ce large sourire qu’elle retenait depuis bien trop longtemps, se frayer un chemin sur ses lèvres. Elle attrapait sa pinte de bière. Si son grand-frère n’était pas un buveur, Frey, elle, ne se retenait pas de se faire plaisir de temps à autre. La douce tentation de ce breuvage amer…. Il ne lui fallut que quelques gorgées pour finir d’engloutir sa boisson.
Une bien belle descente, il fallait l’avouer. La brune avait mis quelques années à l’acquérir. Son apprentissage s’était déroulé dans des auberges semblables à celle où ils se trouvaient actuellement. Mais ces temps étaient révolus. Une époque bien plus troublée, mais une époque où était bien plus libre. Moins responsable. Déposant le récipient vide, essuyant les traces de mousse sur ses lèvres, elle se redressait tout en remettant la capuche sur sa tête.
« Si Monseigneur veut bien se donner la peine de me suivre. »
D’un geste presque protocolaire, mimant une courbette, elle l’invitait à lui emboîter le pas. Il était tout à fait inutile de s’attarder dans ce lieu. Après tout, Huginn était une ville que la brune ne connaissait que trop bien, et ils avaient beaucoup de choses à se dire. Bien trop.
Elle se dirigeait vers la sortie. La jeune femme savait pertinemment que son frère n’était pas venu à pied, et que leur prochaine destination n’était autre que l’écurie de l’auberge. Elle passait le pas de la porte qui menait vers l’extérieur et la tint ouverte pour que son aîné puisse sortir. Ainsi postée, elle balayait une dernière fois la salle où ils avaient siégé du regard.
La paranoïa et prudence de Sven avait tendance à déteindre sur elle. Cette pensée faillit lui arracher un nouveau sourire, elle se retint toutefois de le laisser apparaître, se contentant de refermer la porte en bois une fois que Sven fut dehors.
S’il y avait un avantage indéniable au fait d’avoir vécu plus de 200 ans, c’était la richesse qui s’accumulait au long des années. Avec une bonne gestion monétaire et administrative, il n’avait été guère difficile pour la brune d’investir son capital dans l’immobilier. Si elle était une leader douée, elle savait aussi comment placer son argent. Le luxe d’avoir sa propre demeure dans cette ville faisait partie d’un des nombreux investissements de Frey. C’était exactement là qu’elle comptait emmener son aîné.
« Allez, allons donc chercher ton cheval. On rentre à la maison. »
Douce nostalgie... À quand remontait la dernière fois qu’elle l’avait vu en chair et en os ? Elle n’aurait su dire… La cour semblait vide. Pas de palefrenier à l’horizon. Pas un chat. Pas de yeux indiscrets. Elle lui emboîtait le pas, glissant son bras sous le sien, un geste d'affection timide, mais une proximité qui lui avait manqué. Une œillade taquine et un sourire narquois plus tard, Frey leva son regard en direction de Sven.
« Tu as des désirs en particulier pour ta visite de Huginn ? »
Ils arrivèrent bien rapidement aux écuries et Frey libérait son aîné de son étreinte, attendant sagement qu’il récupère le brave canasson qui l’avait amené jusqu’ici. La Lindgren ayant le chemin depuis sa demeure jusqu’à l’auberge à pied,
Il ne leur faudrait qu’une petite vingtaine de minutes avant d’atteindre la maison de Frey. La population désertait progressivement les rues et d’ici quelques heures, le soleil disparaîtrait pour céder sa place à l’Astre Nocturne.
La bâtisse qui appartenait à la brune se situait dans un quartier populaire plutôt calme de la ville. Elle avait choisi cette proximité avec la population afin d’avoir une certaine discrétion, se fondre dans le décor en évitant délibérément les beaux quartiers. Il était plus facile d’y voguer à ses occupations que parmi les nobles et gentilshommes aux aguets, surveillant les moindres faits et gestes de tout un chacun, par ennui.
La bâtisse comportait tout de même une cour extérieure, rien de bien extravagant mais elle était suffisamment grande que pour pouvoir y accueillir l’un ou l’autre équidé fatigué. Si la façade de la bicoque était plutôt simple, quelconque, la Lindgren avait pris grand soin d’aménager l’intérieur d’une façon bien confortable.
Elle pouvait compter sur quelques serviteurs pour s’occuper de sa propriété durant ses absences. Aussi discrets qu’efficaces, ces élus de l’ombre surveillaient son bien, et elle entretenait avec eux une relation plutôt cordiale.
Une fois que le hongre gris de Sven fut confié aux bons soins d’un des domestiques, la cadette se dirigeait vers l’entrée, poussant la porte avant de s’y engouffrer tout en se décapuchonnant, invitant son frangin à l'intérieur.
« Fais comme chez toi. Tu peux déposer tes affaires dans une des chambres à l’étage, les domestiques se chargeront de la préparer pour toi. »
Elle avait continué de marcher tout en parlant, se rendant dans la pièce principale de la bâtisse. Tournant sa tête vers une femme grisonnante, elle continua :
« Préparez également la salle d’eau. » Reportant son regard sur Sven une fois que la femme eut quitté la pièce, mesquine elle rajouta « Je peux sentir la goule et le Nord à milles lieux à la ronde… »
Ces mots. Elle les avait entendus encore et encore. Sven lui répétait depuis des années qu’elle ne devait s’inquiéter pour lui. Il lui disait qu’elle n’avait pas à s’en faire, que rien ne lui arriverait. Rien, où du moins, rien de grave. Rien de mortel. Son geste était réconfortant. Son sourire, il était rassurant. Il ne voulait que sa petite sœur se fasse du mouron pour lui.
Pourtant, Frey ne pouvait faire autrement. C’était plus fort qu’elle. Malgré elle. Malgré ces paroles. Malgré ces mots, et ce regard.
« Tu sais que je tiens toujours mes promesses. Je ne dis pas les choses à la légère, et tu n’as pas à t’inquiéter pour moi. Pas autant. N’oublie pas de penser à toi, d’accord ? Je serai capable de me débrouiller, je suis un grand garçon. »
Un haussement d’épaules fut sa seule réponse. Elle laissa tout de même ses inquiétudes de côté, chassant ces mauvaises pensées loin d’elle. Il avait raison, elle ne pouvait le contredire sur le fait que ce grand-frère était un survivant. Un sacré gaillard.
« Merci pour ta proposition. Je tâcherai d’y réfléchir. Le projet en est à ses débuts, mais je finirai bien par avoir besoin de quelques personnes supplémentaires… En attendant, maintenant que ceci est fait… Je ne sais pas toi, mais moi, j’ai encore des affaires à déballer dans une chambre que je n’ai même pas encore réservée, et… J’ai bien envie d’aller visiter la ville, après. Qu’est-ce que tu dirais de me servir de guide, frangine ? »
Les yeux au ciel, Frey esquissait un sourire mesquin. Par Odin. Il était incorrigible. Elle flairait que Sven était d’humeur à la tourmenter. Soit. Elle laissait ce large sourire qu’elle retenait depuis bien trop longtemps, se frayer un chemin sur ses lèvres. Elle attrapait sa pinte de bière. Si son grand-frère n’était pas un buveur, Frey, elle, ne se retenait pas de se faire plaisir de temps à autre. La douce tentation de ce breuvage amer…. Il ne lui fallut que quelques gorgées pour finir d’engloutir sa boisson.
Une bien belle descente, il fallait l’avouer. La brune avait mis quelques années à l’acquérir. Son apprentissage s’était déroulé dans des auberges semblables à celle où ils se trouvaient actuellement. Mais ces temps étaient révolus. Une époque bien plus troublée, mais une époque où était bien plus libre. Moins responsable. Déposant le récipient vide, essuyant les traces de mousse sur ses lèvres, elle se redressait tout en remettant la capuche sur sa tête.
« Si Monseigneur veut bien se donner la peine de me suivre. »
D’un geste presque protocolaire, mimant une courbette, elle l’invitait à lui emboîter le pas. Il était tout à fait inutile de s’attarder dans ce lieu. Après tout, Huginn était une ville que la brune ne connaissait que trop bien, et ils avaient beaucoup de choses à se dire. Bien trop.
Elle se dirigeait vers la sortie. La jeune femme savait pertinemment que son frère n’était pas venu à pied, et que leur prochaine destination n’était autre que l’écurie de l’auberge. Elle passait le pas de la porte qui menait vers l’extérieur et la tint ouverte pour que son aîné puisse sortir. Ainsi postée, elle balayait une dernière fois la salle où ils avaient siégé du regard.
La paranoïa et prudence de Sven avait tendance à déteindre sur elle. Cette pensée faillit lui arracher un nouveau sourire, elle se retint toutefois de le laisser apparaître, se contentant de refermer la porte en bois une fois que Sven fut dehors.
S’il y avait un avantage indéniable au fait d’avoir vécu plus de 200 ans, c’était la richesse qui s’accumulait au long des années. Avec une bonne gestion monétaire et administrative, il n’avait été guère difficile pour la brune d’investir son capital dans l’immobilier. Si elle était une leader douée, elle savait aussi comment placer son argent. Le luxe d’avoir sa propre demeure dans cette ville faisait partie d’un des nombreux investissements de Frey. C’était exactement là qu’elle comptait emmener son aîné.
« Allez, allons donc chercher ton cheval. On rentre à la maison. »
Douce nostalgie... À quand remontait la dernière fois qu’elle l’avait vu en chair et en os ? Elle n’aurait su dire… La cour semblait vide. Pas de palefrenier à l’horizon. Pas un chat. Pas de yeux indiscrets. Elle lui emboîtait le pas, glissant son bras sous le sien, un geste d'affection timide, mais une proximité qui lui avait manqué. Une œillade taquine et un sourire narquois plus tard, Frey leva son regard en direction de Sven.
« Tu as des désirs en particulier pour ta visite de Huginn ? »
Ils arrivèrent bien rapidement aux écuries et Frey libérait son aîné de son étreinte, attendant sagement qu’il récupère le brave canasson qui l’avait amené jusqu’ici. La Lindgren ayant le chemin depuis sa demeure jusqu’à l’auberge à pied,
Il ne leur faudrait qu’une petite vingtaine de minutes avant d’atteindre la maison de Frey. La population désertait progressivement les rues et d’ici quelques heures, le soleil disparaîtrait pour céder sa place à l’Astre Nocturne.
La bâtisse qui appartenait à la brune se situait dans un quartier populaire plutôt calme de la ville. Elle avait choisi cette proximité avec la population afin d’avoir une certaine discrétion, se fondre dans le décor en évitant délibérément les beaux quartiers. Il était plus facile d’y voguer à ses occupations que parmi les nobles et gentilshommes aux aguets, surveillant les moindres faits et gestes de tout un chacun, par ennui.
La bâtisse comportait tout de même une cour extérieure, rien de bien extravagant mais elle était suffisamment grande que pour pouvoir y accueillir l’un ou l’autre équidé fatigué. Si la façade de la bicoque était plutôt simple, quelconque, la Lindgren avait pris grand soin d’aménager l’intérieur d’une façon bien confortable.
Elle pouvait compter sur quelques serviteurs pour s’occuper de sa propriété durant ses absences. Aussi discrets qu’efficaces, ces élus de l’ombre surveillaient son bien, et elle entretenait avec eux une relation plutôt cordiale.
Une fois que le hongre gris de Sven fut confié aux bons soins d’un des domestiques, la cadette se dirigeait vers l’entrée, poussant la porte avant de s’y engouffrer tout en se décapuchonnant, invitant son frangin à l'intérieur.
« Fais comme chez toi. Tu peux déposer tes affaires dans une des chambres à l’étage, les domestiques se chargeront de la préparer pour toi. »
Elle avait continué de marcher tout en parlant, se rendant dans la pièce principale de la bâtisse. Tournant sa tête vers une femme grisonnante, elle continua :
« Préparez également la salle d’eau. » Reportant son regard sur Sven une fois que la femme eut quitté la pièce, mesquine elle rajouta « Je peux sentir la goule et le Nord à milles lieux à la ronde… »
- Sven Lindgren
- Messages : 142
Inscription : 15/01/2011
Grade : Leader Rakennus
Re: Call me a fool. // Frey
Ven 17 Mai - 22:49
Comme un poisson dans l’eau.
Certes. Ça ne vaut pas non plus une baignade dans un lac ; mais Sven n’est pas non plus difficile à ce point. Et c’est tout de même agréable de pouvoir se prélasser dans de l’eau chaude. Quelque chose qui manque cruellement à ses voyages, où il tend à se contenter du premier cours d’eau qui passe. En règle générale, ils sont plutôt frais, pour ne pas dire froids.
Un bref soupir échappe à l’aîné Lindgren avant qu’il ne s’enfonce un peu plus dans l’eau. La vapeur a cessé de s’en échapper en petites volutes translucides depuis un moment déjà ; peut-être que Frey s’impatiente ? Peut-être que Sven n’en a ; presque ; absolument rien à faire. Il est bien, là. De l’eau jusqu’au menton, les cheveux devant les yeux de s’y être déjà complètement immergé.
Mais Frey risque de s’impatienter.
Normal, d’un côté. Après tout, c’est lui qui a proposé d’aller se balader en ville. Sven relève un peu la tête, calant sa nuque contre le rebord du bassin. Les yeux vers le plafond. Il est vraiment bien, là, quand même ; mais il y a toujours le facteur Frey. Et le chef Rakennus est bien obligé de l’admettre, mais il n’a pas proposé une visite de Huginn juste par réflexe de courtoisie. Il a bien envie d’aller découvrir la ville, aussi. Que sa sœur la lui fasse découvrir, surtout. Nouveau soupir pour l’aîné Lindgren,
« Quand il faut y aller… »
Le mercenaire prend une légère inspiration avant de fermer les yeux, s’immerger à nouveau complètement dans l’eau l’espace d’un bref instant. Il en ressort rapidement, rejetant vaguement la tête en arrière pour dégager son champ de vision. La petite sœur poireaute sans doute depuis suffisamment longtemps, inutile de lui donner quelques raisons de plus de piéger un peu la balade. Sven prend néanmoins son temps pour se sécher, avant de passer les vêtements de rechange qu’il garde toujours dans une sacoche.
Basique. Passe-partout.
Pas de quoi affoler la cour de Midgard ; ou en tout cas, pas de manière positive, mais il ne recherche pas vraiment à se faire remarquer, en plus de ne pas être à Midgard. Il veut juste pouvoir bouger librement, Sven. Pouvoir se barrer par la première issue à disposition, même si c’est une lucarne.
Bon. Une fenêtre plutôt qu’une lucarne, il a abandonné il y a longtemps sa carrure d’enfant qui lui permettait de se glisser entre l’enduit et le mur.
Sven déambule un peu d’une salle à l’autre, cherchant sa sœur. Elle ne doit pas être bien loin, de toute façon ; il va bien finir par la retrouver. Ce n’est pas non plus comme si elle avait bien pu partir très loin. En attrapant sa cape, une idée lui vient. Un sourire mesquin s’insinue sur son visage alors qu’il agrafe la fibule qui tient la toile de laine en place sur ses épaules. Il pose un instant son index contre ses lèvres, toujours souriant, adressant un regard équivoque à la domestique qui se tient à côté de la porte.
Une personne de plus dans la confidence. Rien d’extraordinaire. Sven ouvre simplement la porte et la referme une fois dans la cour, faisant attention à ce que le mécanisme ne cliquète pas trop ; pas trop fort. Le battant revient tranquillement dans son logement, et les gonds sont bien huilés. Ils ne grincent même pas.
C’est tout aussi tranquillement que le chef Rakennus se rapproche de son cheval. Oh, il ne compte pas partir avec. Ce serait une mauvaise idée, à moins de vouloir être poursuivi par une Frey furieuse. Ce qui n’est pas le but. Non, il passe juste le temps en caressant doucement le chanfrein de l’animal, attendant que la maîtresse des lieux se rende compte que son abruti de marsouin de frère n’est plus occupé à barboter, mais s’est plus ou moins volatilisé. Sven sourit tranquillement.
Il pourrait presque l’entendre râler mentalement d’ici. Depuis le temps, il y a des jours où il a l’impression de l’entendre penser depuis ses quartiers au camp Rakennus. A ceci près qu’il n’a jamais rien eu d’un magicien quelconque, et qu’il doute qu’un psychomancien puisse percevoir les pensées de quelqu’un d’aussi loin.
Ah. Il y a des pas dans son dos. Il se retourne, toujours avec son sourire idiot.
« Oups ? il tente, sans vraiment en penser grand-chose.
Certes. Ça ne vaut pas non plus une baignade dans un lac ; mais Sven n’est pas non plus difficile à ce point. Et c’est tout de même agréable de pouvoir se prélasser dans de l’eau chaude. Quelque chose qui manque cruellement à ses voyages, où il tend à se contenter du premier cours d’eau qui passe. En règle générale, ils sont plutôt frais, pour ne pas dire froids.
Un bref soupir échappe à l’aîné Lindgren avant qu’il ne s’enfonce un peu plus dans l’eau. La vapeur a cessé de s’en échapper en petites volutes translucides depuis un moment déjà ; peut-être que Frey s’impatiente ? Peut-être que Sven n’en a ; presque ; absolument rien à faire. Il est bien, là. De l’eau jusqu’au menton, les cheveux devant les yeux de s’y être déjà complètement immergé.
Mais Frey risque de s’impatienter.
Normal, d’un côté. Après tout, c’est lui qui a proposé d’aller se balader en ville. Sven relève un peu la tête, calant sa nuque contre le rebord du bassin. Les yeux vers le plafond. Il est vraiment bien, là, quand même ; mais il y a toujours le facteur Frey. Et le chef Rakennus est bien obligé de l’admettre, mais il n’a pas proposé une visite de Huginn juste par réflexe de courtoisie. Il a bien envie d’aller découvrir la ville, aussi. Que sa sœur la lui fasse découvrir, surtout. Nouveau soupir pour l’aîné Lindgren,
« Quand il faut y aller… »
Le mercenaire prend une légère inspiration avant de fermer les yeux, s’immerger à nouveau complètement dans l’eau l’espace d’un bref instant. Il en ressort rapidement, rejetant vaguement la tête en arrière pour dégager son champ de vision. La petite sœur poireaute sans doute depuis suffisamment longtemps, inutile de lui donner quelques raisons de plus de piéger un peu la balade. Sven prend néanmoins son temps pour se sécher, avant de passer les vêtements de rechange qu’il garde toujours dans une sacoche.
Basique. Passe-partout.
Pas de quoi affoler la cour de Midgard ; ou en tout cas, pas de manière positive, mais il ne recherche pas vraiment à se faire remarquer, en plus de ne pas être à Midgard. Il veut juste pouvoir bouger librement, Sven. Pouvoir se barrer par la première issue à disposition, même si c’est une lucarne.
Bon. Une fenêtre plutôt qu’une lucarne, il a abandonné il y a longtemps sa carrure d’enfant qui lui permettait de se glisser entre l’enduit et le mur.
Sven déambule un peu d’une salle à l’autre, cherchant sa sœur. Elle ne doit pas être bien loin, de toute façon ; il va bien finir par la retrouver. Ce n’est pas non plus comme si elle avait bien pu partir très loin. En attrapant sa cape, une idée lui vient. Un sourire mesquin s’insinue sur son visage alors qu’il agrafe la fibule qui tient la toile de laine en place sur ses épaules. Il pose un instant son index contre ses lèvres, toujours souriant, adressant un regard équivoque à la domestique qui se tient à côté de la porte.
Une personne de plus dans la confidence. Rien d’extraordinaire. Sven ouvre simplement la porte et la referme une fois dans la cour, faisant attention à ce que le mécanisme ne cliquète pas trop ; pas trop fort. Le battant revient tranquillement dans son logement, et les gonds sont bien huilés. Ils ne grincent même pas.
C’est tout aussi tranquillement que le chef Rakennus se rapproche de son cheval. Oh, il ne compte pas partir avec. Ce serait une mauvaise idée, à moins de vouloir être poursuivi par une Frey furieuse. Ce qui n’est pas le but. Non, il passe juste le temps en caressant doucement le chanfrein de l’animal, attendant que la maîtresse des lieux se rende compte que son abruti de marsouin de frère n’est plus occupé à barboter, mais s’est plus ou moins volatilisé. Sven sourit tranquillement.
Il pourrait presque l’entendre râler mentalement d’ici. Depuis le temps, il y a des jours où il a l’impression de l’entendre penser depuis ses quartiers au camp Rakennus. A ceci près qu’il n’a jamais rien eu d’un magicien quelconque, et qu’il doute qu’un psychomancien puisse percevoir les pensées de quelqu’un d’aussi loin.
Ah. Il y a des pas dans son dos. Il se retourne, toujours avec son sourire idiot.
« Oups ? il tente, sans vraiment en penser grand-chose.
call me a fool.
ft. frey.
// printemps 173
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